Le téléphone

Jonathan avait bien mérité ses 15 jours de vacances. Il était exténué par cette longue année de labeur à courir de droite à gauche, sans cesse ; à recevoir une foule de gens à son bureau du consulat. Chacun avait son problème propre et, chaque fois, Jonathan devait faire don de sa personne pour le résoudre.

A partir d’aujourd’hui, il allait être tranquille. Des provisions suffisantes pour une quinzaine de jours garnissaient le réfrigérateur. Il avait donné congé à la femme de chambre et s’était muni d’une copieuse réserve de livres. Deux semaines pleines de repos complet, s’était juré Jonathan.

Pour plus de sûreté, il avait même débranché son téléphone. Histoire de ne pas être dérangé toutes les cinq minutes par un importun ou une vague connaissance ou même un ami. Pour tout le monde, il était à Miami et se dorait au soleil de la Floride. Un subterfuge pour avoir la paix à bon compte. Certes, les cartes postales de rivages enchanteurs manqueraient à la coutume, mais ce diable de Jonathan n’avait-il pas l’habitude de ne rien faire comme les autres ?

La vie s’écoulait lentement dans son appartement et cela faisait une semaine que tout bruit avait été banni de la maison.

Jonathan retrouvait son calme et l’usage de ses nerfs qui se détendaient. Il tournait un visage serein vers le téléphone muet depuis tout ce temps lorsque celui-ci se mit à sonner.

Et le téléphone qui trouvait le temps long au terme d’une semaine de silence, lui parla…