Michel Granger Une biographie littéraire | |||||||||||||||||||||||||
Va-t-il quand même sortir une arme de sa poche ? | PHASE 2 Une vision "ablutionniste" de livres ! C'est un souvenir qui me reste chevillé à l'âme : il date d'avant mon entrée au collège en classe de sixième, c'est-à-dire d'avant 1954.
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En fait, elles répondaient poliment à mes lettres certainement écrites à la plume et me demandaient de passer à l'acte, ce que, surtout, j'ai retenu. et, plus téméraire, de deux lettres à mes auteurs préférés (pratique impensable dans ma famille !) : Michel Averlant et André Héléna dont voici les réponses qui me parvinrent au printemps 1960. Michel Averlant (encore vivant en 2012) : | |||||||||||||||||||||||||
« 4. 3. 60 Mon cher ami, Vous devez me juger très mal. Mais je ne suis pas entièrement coupable : absent de Paris depuis plusieurs mois, ce n'est qu'avant-hier que j'ai trouvé votre lettre chez moi. Peut-être avez-vous déjà trouvé les réponses aux questions que vous me posiez Mais voici quand même les conseils que je peux vous donner : Ecrivez votre roman, tapez-le à la machine (c'est très important, aucun éditeur ne lira un texte écrit à la main), gardez-en précieusement au moins un exemplaire et envoyez votre texte à l'éditeur qui vous semble le mieux convenir pour le genre de votre roman. Ensuite armez-vous de patience. Et si votre texte est refusé, ne vous découragez pas. Essayez un autre éditeur. En ce qui concerne les questions "finances", je ne sais pas du tout que vous dire. Les écrivains touchent un pourcentage (entre 5 et 12 %) sur le prix des exemplaires vendus. Tout dépend donc du tirage et des ventes. Si votre manuscrit est accepté, vous rapportera-t-il 50.000 francs ? ou 500.000 ? Je n'en sais vraiment rien. Je crois que j'ai à peu près répondu à toutes vos questions. Mais si vous désiriez d'autres précisions, n'hésitez pas à m'écrire de nouveau. Croyez à toute ma sympathie. Michel Averlant. » André Héléna (1919-1973) : | |||||||||||||||||||||||||
« 30. 3. 60 Cher monsieur, En classant des papiers je retrouve votre lettre. Je vous avoue que je ne me souviens pas d'y avoir répondu. On mène ici une vie tellement absurde ! Eh bien ! si vous avez terminé votre livre tout est très simple, vous n'avez qu'à l'expédier, recommandé gardez-en le double, - aux éditions Ditis. Patientez quelque temps et, de toutes manières, le directeur littéraire vous écrira. Il n'y a pas d'autres formalités. Quant aux avantages, s'ils sont multiples, je vous engage cependant, et vous allez penser que je parle comme vos parents, à avoir un métier principal ou secondaire, comme il vous plaira, mais en tout cas une autre activité. Moi, si je n'avais pas le cinéma et la radio Il est vrai que ce sont des professions où l'on dépense tellement d'argent. Mais croyez-moi, avant d'apprendre la vie d'aventures, qui est nécessaire, et pour laquelle vous me paraissez un peu jeune, et que donnerais-je pour l'être comme vous ! Il faut travailler, bûcher. Vous ne pouvez savoir, pour si paradoxal que cela paraisse, à quel point la connaissance du latin favorise celle de l'argot. Si vous venez à Paris venez me voir, mais écrivez-moi auparavant. Cordialement vôtre. André Héléna. » A l'été 1960 (et réservant mes commentaires sur ces deux missives), dès le début des vacances, j'étais ainsi fin prêt pour écrire mon premier livre policier. Son titre : Nuits blanches.
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