icône Home © Michel Moutet, 2012
INTRODUCTION
I
SOMMAIRES

Le Cheveu roux

SINSON
Editions Schmid, Collection L’indice, 1945.

Qui est ce Sinson qui a publié ces deux bons livres policiers aux Editions Schmid en 1945 ? Si vous avez la réponse, merci de me la transmettre.
Toujours est-il que cet auteur – pseudonyme ou bien auteur peu prolifique – possédait un beau style, agréable à lire. Ses intrigues étaient aussi joliment menées qui mettent en scène Santerre, inspecteur principal. Celui-ci a l’habitude de dessiner des maisons dont la cheminée fume quand il a une idée. Petit homme replet au ventre bien rond, le cheveu rare, l’inspecteur est venu à la police après avoir obtenu sa licence en droit « par une vocation irrésistible ».
Alors qu’il s’apprête à prendre enfin des vacances après 3 ans sans, avec sa femme et ses deux filles, il est convoqué par le directeur de la police judiciaire qui lui parle d’une affaire splendide : on a trouvé un cadavre inconnu dans le coffre de la voiture d’un diamantaire ; ligoté et le crâne fracassé, le visage défiguré. Du coup, Santerre repousse ses vacances… Ne professe-t-il pas qu’une affaire doit être liquidée dans la quinzaine ?
Mis en présence de la victime, le policier repère et récupère sur sa poitrine un long cheveu roux…
Or les femmes rousses dans l’entourage du diamantaire parisien sont légion : sa secrétaire, sa femme…
La piste des vêtements portés par le mort conduit au fait qu’il a été rhabillé avec des habits provenant du marché aux puces.
Les soupçons se portent sur la femme du diamantaire dont l’identité est quelque peu trouble ; et le jardinier se révèle un vicieux dévoyé ; un jeune juge d’instruction désireux de se faire une réputation n’hésite pas à les mettre tous les deux sous dépôt même en l’absence de preuves suffisantes.
Santerre, lui, est sur une autre piste en amont. La veille de la découverte du cadavre, le diamantaire a reçu un collègue hollandais qui promène dans son sillage une superbe fille rousse… Or ce "collègue" n’est peut-être pas celui qu’on pense.
Scrupuleux, l’auteur s’attache à tout expliquer dans le détail. Du moins, fait-il raconter cela par Santerre à son secrétaire à la fin du livre. En fait, il a mis 10 jours pour débrouiller l’énigme, en avance de 5 jours sur son horaire…

Le Mystère de la Banque Pommier

SINSON
Editions Schmid, Collection L’indice, 1945.

On retrouve l’inspecteur Santerre, qui a été promu commissaire. A mon avis, ce livre vaut le premier même si le « mystère » de la banque Pommier n’a rien à voir avec le Mystère de la Chambre Jaune ni le commissaire Santerre, féru de Montaigne, avec Joseph Rouletabille.
Le gardien des coffres et veilleur de nuit de ladite banque, employé fidèle et ponctuel, est retrouvé un matin, inanimé et tellement commotionné qu’il doit être remplacé au pied levé par un responsable de la banque plus haut placé.
Or ce dernier est la victime d’une même agression et lui-même disparaît ainsi que les 4 millions qui se trouvaient dans le coffre.
Pendant un temps, le commissaire soupçonne une bande de pilleurs de banques qui sévissent précisément en cette période. Mais l’arrestation de ceux-ci révèle qu’ils n’ont rien à voir avec ce vol et cette disparition.
Par une méthode avant-gardiste basée sur la collecte minutieuse d’indices matériels, le commissaire Santerre arrive à relier l’attentat à la venue à la banque d’un savant biologiste en mal d’argent pour ses recherches, notamment pour trouver un vaccin au cancer. Spécialisé dans les sérums pour maladies incurables et sorti de l’institution médicale en tant qu’indépendant, il lui faut beaucoup d’argent, toujours plus d’argent.
Le commissaire échappe de peu à la mort qui lui était dévolue sous la forme d’un fort carton reçu par la poste contenant un gaz lacrymogène imprégné l’obligeant à porter les doigts à ses yeux et ainsi à se contaminer par contact avec un virus létal… Il échappe à ce piège en se lavant les yeux à grande eau ; ce qui permet au virus dilué de s’écouler…
On voit qu’il ne faut pas chercher quelque rigueur scientifique dans la prose de Sinson qui nous livre là une histoire agréable à lire distrayante à souhait où une vamp-secrétaire sème le trouble auprès des messieurs, au point de les pousser à faire n’importe quoi pour s’attacher ses faveurs. Un brin d’érotisme qui ne gâte rien.

Michel GRANGER

 

critiques policiers

© Michel Moutet, 2013
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