| | | | | | | | | Le Cheveu roux SINSON Editions Schmid, Collection Lindice, 1945. Qui est ce Sinson qui a publié ces deux bons livres policiers aux Editions Schmid en 1945 ? Si vous avez la réponse, merci de me la transmettre. Toujours est-il que cet auteur pseudonyme ou bien auteur peu prolifique possédait un beau style, agréable à lire. Ses intrigues étaient aussi joliment menées qui mettent en scène Santerre, inspecteur principal. Celui-ci a lhabitude de dessiner des maisons dont la cheminée fume quand il a une idée. Petit homme replet au ventre bien rond, le cheveu rare, linspecteur est venu à la police après avoir obtenu sa licence en droit « par une vocation irrésistible ». Alors quil sapprête à prendre enfin des vacances après 3 ans sans, avec sa femme et ses deux filles, il est convoqué par le directeur de la police judiciaire qui lui parle dune affaire splendide : on a trouvé un cadavre inconnu dans le coffre de la voiture dun diamantaire ; ligoté et le crâne fracassé, le visage défiguré. Du coup, Santerre repousse ses vacances
Ne professe-t-il pas quune affaire doit être liquidée dans la quinzaine ? Mis en présence de la victime, le policier repère et récupère sur sa poitrine un long cheveu roux
Or les femmes rousses dans lentourage du diamantaire parisien sont légion : sa secrétaire, sa femme
La piste des vêtements portés par le mort conduit au fait quil a été rhabillé avec des habits provenant du marché aux puces. Les soupçons se portent sur la femme du diamantaire dont lidentité est quelque peu trouble ; et le jardinier se révèle un vicieux dévoyé ; un jeune juge dinstruction désireux de se faire une réputation nhésite pas à les mettre tous les deux sous dépôt même en labsence de preuves suffisantes. Santerre, lui, est sur une autre piste en amont. La veille de la découverte du cadavre, le diamantaire a reçu un collègue hollandais qui promène dans son sillage une superbe fille rousse
Or ce "collègue" nest peut-être pas celui quon pense. Scrupuleux, lauteur sattache à tout expliquer dans le détail. Du moins, fait-il raconter cela par Santerre à son secrétaire à la fin du livre. En fait, il a mis 10 jours pour débrouiller lénigme, en avance de 5 jours sur son horaire
Le Mystère de la Banque Pommier SINSON Editions Schmid, Collection Lindice, 1945. On retrouve linspecteur Santerre, qui a été promu commissaire. A mon avis, ce livre vaut le premier même si le « mystère » de la banque Pommier na rien à voir avec le Mystère de la Chambre Jaune ni le commissaire Santerre, féru de Montaigne, avec Joseph Rouletabille. Le gardien des coffres et veilleur de nuit de ladite banque, employé fidèle et ponctuel, est retrouvé un matin, inanimé et tellement commotionné quil doit être remplacé au pied levé par un responsable de la banque plus haut placé. Or ce dernier est la victime dune même agression et lui-même disparaît ainsi que les 4 millions qui se trouvaient dans le coffre. Pendant un temps, le commissaire soupçonne une bande de pilleurs de banques qui sévissent précisément en cette période. Mais larrestation de ceux-ci révèle quils nont rien à voir avec ce vol et cette disparition. Par une méthode avant-gardiste basée sur la collecte minutieuse dindices matériels, le commissaire Santerre arrive à relier lattentat à la venue à la banque dun savant biologiste en mal dargent pour ses recherches, notamment pour trouver un vaccin au cancer. Spécialisé dans les sérums pour maladies incurables et sorti de linstitution médicale en tant quindépendant, il lui faut beaucoup dargent, toujours plus dargent. Le commissaire échappe de peu à la mort qui lui était dévolue sous la forme dun fort carton reçu par la poste contenant un gaz lacrymogène imprégné lobligeant à porter les doigts à ses yeux et ainsi à se contaminer par contact avec un virus létal
Il échappe à ce piège en se lavant les yeux à grande eau ; ce qui permet au virus dilué de sécouler
On voit quil ne faut pas chercher quelque rigueur scientifique dans la prose de Sinson qui nous livre là une histoire agréable à lire distrayante à souhait où une vamp-secrétaire sème le trouble auprès des messieurs, au point de les pousser à faire nimporte quoi pour sattacher ses faveurs. Un brin dérotisme qui ne gâte rien. | | | | | |